Peut-être
Peut-être
Lorsque mon dernier jour viendra,
Peut-être
Qu’à ma fenêtre,
Ne fût-ce qu’un instant,
Un soleil frêle et tremblotant
Se penchera. Continuer la lecture de « « Peut-être » par Émile Verhaeren »
Anthologie de la poésie d'amour
Poèmes d'amour francophones
Peut-être
Lorsque mon dernier jour viendra,
Peut-être
Qu’à ma fenêtre,
Ne fût-ce qu’un instant,
Un soleil frêle et tremblotant
Se penchera. Continuer la lecture de « « Peut-être » par Émile Verhaeren »
Avec mes vieilles mains de ton front rapprochées
J’écarte tes cheveux et je baise, ce soir,
Pendant ton bref sommeil au bord de l’âtre noir
La ferveur de tes yeux, sous tes longs cils cachée. Continuer la lecture de « « Avec mes vieilles mains… » par Émile Verhaeren »
Ardeur des sens, ardeur des coeurs, ardeur des âmes,
Vains mots créés par ceux qui diminuent l’amour ;
Soleil, tu ne distingues pas d’entre tes flammes
Celles du soir, de l’aube ou du midi des jours. Continuer la lecture de « « Ardeur des sens, ardeur des cœurs… » par Émile Verhaeren »
Je ne chanterai pas très haut ni très longtemps.
C’est à mon plaisir seul, à vous que je m’attends
Égalité du coeur, honnête poésie.
Je n’ai rien de meilleur que cette humeur unie,
J’éprouve la couleur le grain de mon papier
Et l’incertain trésor que j’y viens gaspiller.
Toute pleine de moi, page sans bornes, vive
Étendue où respire une blanche captive,
Mon amour est sur toi comme un ciel éclairé.
Je me retrouve ici seul et désaltéré.
J’ai placé mon bonheur dans un calme langage :
J’aime, et jusqu’aux détours, la route où je m’engage.
Il est sur la cité cinq heures du matin
Dont les vapeurs de l’aube ont brouillé le dessin.
Déjà le boulanger quitte son four sonore,
La nuit aux marronniers, pâle, repose encore,
L’espace doucement a reçu les oiseaux
Et la sirène crie au milieu des bateaux. Continuer la lecture de « « Je ne chanterai pas très haut ni très longtemps » par Odilon-Jean Périer »
Amour, je ne viens pas dénouer vos cheveux.
Déserte, toute armée, inutile étrangère,
Je vous laisse debout dans un peu de lumière
Et je garde ce corps pur et mystérieux. Continuer la lecture de « « Amour, je ne viens pas dénouer vos cheveux » par Odilon-Jean Périer »
parfois il s’en venait de ses doigts maladroits
me chercher dans le noir il poussait ses doigts rudes
maltraités de travail griffés d’égratignures
il venait me cherchait pour que je l’aime un peu
alors je l’embrassais ma bouche sur la sienne
déposait les baisers les plus doux je prenais
contre mon corps son corps si lisse et si tranquille
je prenais dans ma bouche ses seins et son sexe
mais bientôt la fatigue vainquit notre étreinte
nous tombions endormis sans que nous ayons pris
jouissance nous tombions au sommeil du monde
où les amants ensemble gisent séparés
pendant six ans il revint dormir près de moi
ensuite il s’éloigna glacial comme une étoile
Et te donner ne suffit plus, tu te prodigues :
L’élan qui t’emporte à nous aimer plus fort, toujours,
Bondit et rebondit, sans cesse et sans fatigue,
Toujours plus haut vers le grand ciel du plein amour. Continuer la lecture de « « Et te donner ne suffit plus, tu te prodigues » par Émile Verhaeren »
Combien elle est facilement ravie
Avec ses yeux d’extase ignée ;
Elle, la douce et résignée
Si simplement devant la vie.
Ce soir, comme un regard la surprenait fervente
Et comme un mot la transportait
Au pur jardin de joie, où elle était
Tout à la fois reine et servante. Continuer la lecture de « « Combien elle est facilement ravie » par Émile Verhaeren »
Je voudrais posséder pour dire tes splendeurs,
Le plain-chant triomphal des vagues sur les sables,
Ou les poumons géants des vents intarissables ;
Je voudrais dominer les lourds échos grondeurs,
Qui jettent, dans la nuit des paroles étranges,
Pour les faire crier et clamer tes louanges ;
Je voudrais que la mer tout entière chantât,
Et comme un poids le monde élevât sa marée,
Pour te dire superbe et te dresser sacrée ;
Je voudrais que ton nom dans le ciel éclatât,
Comme un feu voyageur et roulât, d’astre en astre,
Avec des bruits d’orage et des heurts de désastre. Continuer la lecture de « « Cantiques » par Émile Verhaeren »
Les fleurs du clair accueil au long de la muraille
Ne nous attendent plus quand nous rentrons chez nous,
Et nos étangs soyeux dont l’eau plane s’éraille
Ne se prolongent plus sous les cieux purs et doux.
Tous les oiseaux ont fui nos plaines monotones
Et les pâles brouillards flottent sur les marais.
O ces deux cris : automne, hiver ! hiver, automne !
Entends-tu le bois mort qui choit dans la forêt ? Continuer la lecture de « « Les fleurs du clair accueil au long de la muraille » d'Émile Verhaeren »