Ô beaux yeux bruns
Ô beaux yeux bruns, ô regards détournés,
Ô chauds soupirs, ô larmes épandues,
Ô noires nuits vainement attendues,
Ô jours luisants vainement retournée !
Anthologie de la poésie d'amour
Poèmes d'amour francophones
Ô beaux yeux bruns, ô regards détournés,
Ô chauds soupirs, ô larmes épandues,
Ô noires nuits vainement attendues,
Ô jours luisants vainement retournée !
Rondement, Mathurin
Mène dans sa carriole
La Dame qui s’affole
De filer d’un tel train.
Elle crie au trépas !
Le vieux dit : « Not’ maîtresse,
N’soyez point en détresse
Puisque moi j’y suis pas.
Si y’avait du danger
Vous m’verriez m’affliger
Tout comm’ vous, encor pire !
Pac’que, j’m’en vas vous dire :
J’tiens à vos jours, mais j’tiens
P’tèt’ encor plus aux miens. »
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Un laboureur des confins de la Bresse,
Paisiblement s’ébattait d’une ânesse.
On en fit bruit. D’abord le compagnon
Envoie après traiter en Avignon
De cette affaire. Au retour de notre homme :
Eh bien ! dit-il, à combien les pardons ?
Nous faudra-t-il, cousin, aller à Rome ?
– Non, j’ai tout fait pour quatre ducatons,
Reprit l’agent, y compris le voyage ;
Et le légat1 même, sans tracasser,
Pour environ trois écus davantage,
T’aurait, parbleu, permis de l’épouser.
Alexis Piron
« Œuvres badines »
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1Homme de Loi