Volupté
Léona l’entoura de ses jambes, baisa
Ses yeux, sa chevelure et sa langue vermeille.
La vierge, dont le cœur en souriant s’éveille,
A ces souffles de feu par degrés s’embrasa. Continuer la lecture de « « Volupté » par Henri Cantel »
Anthologie de la poésie d'amour
Poèmes d'amour francophones
Léona l’entoura de ses jambes, baisa
Ses yeux, sa chevelure et sa langue vermeille.
La vierge, dont le cœur en souriant s’éveille,
A ces souffles de feu par degrés s’embrasa. Continuer la lecture de « « Volupté » par Henri Cantel »
Tu viendras, les yeux pleins du soir et de l’hier…
Et ce sera par un beau couchant sur la mer.
Frêle comme un berceau posé sur les flots lisses,
Notre barques sera pleine d’ambre et d’épices.
Les vents s’inclineront, soumis à mon vouloir.
Je te dirai : « La mer nous appartient, ce soir. »
Tes doigts ressembleront aux longs doigts des noyées.
Nous irons au hasard, les voiles déployées.
Levant tes yeux surpris, tu me demanderas :
« Dans quel lit inconnu dormirai-je en tes bras ? » Continuer la lecture de « « Vers Lesbos » de Renée Vivien »
O Dame souveraine, O Vierge entre les vierges,
Pudique aux bras croisés chastement sur les seins,
Triomphante aux cheveux glorieusement ceints
Vers qui montent l’encens et le frisson des cierges !
Puisque tant, les doigts joints et les genoux ployants,
Viennent pleurer leur mal aux plis de votre robe,
Moi je ne serai pas qui raille et se dérobe,
Je lèverai vers vous mes regards incroyants,
Afin de vous prier, ô refuge des âmes,
O source ! aube ! vesprée et mystère des nuits,
– Pour que Dieu veille mieux le sexe dont je suis –
D’avoir des oraisons spéciales aux femmes. Continuer la lecture de « « Litanies féminines » de Lucie Delarue-Mardrus »
Je t’aime d’être faible et câline en mes bras
Et de chercher le sûr refuge de mes bras
Ainsi qu’un berceau tiède où tu reposeras.
Je t’aime d’être rousse et pareille à l’automne,
Frêle image de la Déesse de l’automne
Que le soleil couchant illumine et couronne. Continuer la lecture de « « Je t'aime d'être faible… » de Renée Vivien »
Je veux te prendre, toi que je tiens haletante
Contre mes seins, les yeux de noirs de consentement ;
Je veux te posséder comme un amant,
Je veux te prendre jusqu’au cœur !…Je veux te prendre !…
Ah ! rouler ma nudité sur ta nudité,
Te fixer, te dévorer les yeux jusqu’à l’âme,
Te vouloir, te vouloir !… Et n’être qu’une femme
Sur le bord défendu de la félicité !…
Et m’assouvir d’une possession ingrate
Qui voudrait te combler, t’atteindre, t’éventrer,
Et qui n’est rien qu’un geste vain d’ongle fardé
Fouillant de loin ta chair profonde et délicate !…
Lucie Delarue-Mardrus
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J’adore la langueur de ta lèvre charnelle
Où persiste le pli des baisers d’autrefois.
Ta démarche ensorcelle,
Et ton impitoyable et perverse prunelle
A pris au ciel du nord ses bleus traîtres et froids. Continuer la lecture de « « Nocturne » de Renée Vivien »
Dans ce café bondé d’imbéciles, nous deux
Seuls nous représentions le soi-disant hideux
Vice d’être « pour homme » et sans qu’ils s’en doutassent.
Nous encagnions ces cons avec leur air bonasse,
Leurs normales amours et leur morale en toc.
Cependant que, branlés et de taille et d’estoc
À tire-larigot, à gogo, par principes.
Toutefois, voilés par les flocons de nos pipes,
(Comme autrefois Héro copulait avec Zeus),
Nos vits tels que des nez joyeux et Karrogheus
Qu’eussent mouchés nos mains d’un geste délectable,
Éternuaient des jets de foutre sous la table.
Hombres
BERGER descends du ciel où dorment tes brebis !
(Au duvet d’un berger bel Hiver je te livre)
Sous mon haleine encore si ton sexe est de givre
Aurore le défait de ce fragile habit.
Est-il question d’aimer au lever du soleil ?
Leurs chants dorment encore dans le gosier des pâtres.
Écartons nos rideaux sur ce décor de marbre :
Ton visage ahuri saupoudré de sommeil.
Ô ta grâce m’accable et je tourne de l’œil
Beau navire habillé pour la noce des Iles
Et du soir. Haute vergue! Insulte difficile
Ô mon continent noir ma robe de grand deuil ! Continuer la lecture de « « Un chant d'amour » de Jean Genet »