Plaisir n’ai plus, mais vis en déconfort.
Fortune m’a remis en grand douleur.
L’heur que j’avais est tourné en malheur,
Malheureux est, qui n’a aucun confort. Continuer la lecture de « « Plaisir n’ai plus, mais vis en déconfort » de Clément MAROT »
« La Forêt de Tristesse » de Jacques Milet
La Forêt de Tristesse
C’est icy la forest d’ennuy,
Ou arbre nesung1 fruict ne porte
Et n’y peut vivre en paix nulluy,
Tout est layt et de fausse sorte.
Tout ainsi qu’elle se comporte,
Melancolie en est la dame,
Et n’est creature si forte
Qui contre elle droit y reclame.
Elle se tient icy bien pres
En ung chastel moult orgueilleux,
Et le voit on tantost après
Que l’on sault des pas2 perilleux :
Il a nom Melancolieux
Par son droit nom ainsi qu’on dit,
Et siet sur ung roch merveilleux
En pays desert et maudit
Continuer la lecture de « « La Forêt de Tristesse » de Jacques Milet »
« Chanson d’une dame dans l’ombre » de Paul Celan
« Chanson d’une dame dans l’ombre »

Quand vient la Silencieuse et coupe la tête des tulipes :
Qui gagne ?
Qui perd ?
Qui s’avance vers la fenêtre ?
Qui nomme en premier son nom ?
Il en est un, qui porte mes cheveux
Il les porte comme on porte les morts à bout de bras.
Il les porte comme le ciel portait mes cheveux dans l’année, celle où j’aimais
Ainsi il les portait par vanité
Celui-là gagne.
Celui-là ne perd pas.
Celui-là ne s’avance pas vers la fenêtre
Celui-là ne nomme pas son nom.
Il en est un, qui a mes yeux. Continuer la lecture de « « Chanson d’une dame dans l’ombre » de Paul Celan »
« Larme d'encre » par Aelys Aalai
Larme d’encre

Ma plume glisse sur le papier sans cesser de trembler
Et les larmes versées ont la couleur de l’encre
La douceur du crissement semble pour moi crier
Comme un amour que la pointe d’or échancre
Chaque petit reflet du noir encore humide
Est un grain de sa peau soupirant sur la tienne
Se pressant de combler cette impression de vide
Là où ma seule chaleur n’est pas encore ancienne Continuer la lecture de « « Larme d'encre » par Aelys Aalai »
« En l'église Saint Nicolas » de Guillaume Prevel
« En l’église Saint Nicolas

Chaque jour, elle est assise en pénitente,
Joignant ses doigts blancs et fins religieusement.
Et les saintes statues la veillent silencieusement
Comme elles le firent jadis quand elle était communiante.
Sa fraîche beauté cachée sous le léger voile de dentelle,
Elle prie dans la lumière pâle comme lorsqu’elle était enfant
Pour échapper au fouet mauvais des tourments,
Et pour compter parmi les élues des aubes éternelles.
Si belle, si innocente à l’aube de ses vingts ans
Elle prie avec ferveur en serrant son missel triomphalement,
Se refusant à la vie terrestre et au bonheur
Fuyant l’insouciance et l’innocence des jeux d’enfants,
Oubliant sa vie de femme et sa jeunesse au firmament,
Se préparant étrangement au jour de la dernière heure.
Guillaume Prevel
« Désarroi » par Esther Granek
Désarroi

De gaieté en gaieté
J’ai contrefait ma joie
De tristesse en tristesse
J’ai camouflé ma peine
De saison en saison
J’ai galvaudé le temps
De raison en raison
J’ai nié l’évident
De silence en silence
J’ai parlé sans rien dire Continuer la lecture de « « Désarroi » par Esther Granek »
« Larmes » de Sybille Rembard
Larmes
Larmes, de nouveau des larmes
Unique réponse
Impuissante devant cette vie
Sublimement transcendante
Avatar de femme préparée à l’infini.
Équation Continuer la lecture de « « Larmes » de Sybille Rembard »
« Le cœur en miette. » – Poètesse amatrice
Le cœur en miette.
C’est le cœur en miette,
Que je m’improvise poète.
Assommée de mauvaises nouvelles
Je voudrais déployer mes ailes.
J’ai envie de faire sortir de mon corps,
Toutes ces gouttelettes d’or
De sang et de larmes,
Qui apaiseront peut-être mon âme. Continuer la lecture de « « Le cœur en miette. » – Poètesse amatrice »
« Je ne t'aime plus » de Louis Forgerit
Je ne t’aime plus

Il n’y a plus rien de nous
Le vent a tout emporté
Les ans ont tout effacé
Les cœurs se sont refermés
Tu ne dois pas avoir peur
Notre Amour est mort
Je suis en deuil
Tu vois je suis tout en noir
Chacun espère une étincelle
D’autres pensent pour nous
Que les sentiments demeurent
Qu’il reste l’espoir
Je lutte
Pour ne pas pleurer
Je lutte pour ne pas crier
Il faut oublier …
Je ne t’aime plus
J’en suis certain
Tu le sais !
Dis-moi
Dis moi que je ne t’aime plus …
Louis Forgerit
« Octosyllabes amoureux » de Béatrice Dominguez
Octosyllabes amoureux
Mon bel amour, vièle d’espoir !
Où menez-vous ce cœur si fou ?
Vous étiez tout à moi. Si doux,
Ces silences entre nous, le soir… Continuer la lecture de « « Octosyllabes amoureux » de Béatrice Dominguez »