Cybèle attend son heure
Il faut fermer les yeux,
Cybèle, ou que tu partes !
Tu souffres trop.
La main de
Sangaris écarte Continuer la lecture de « « Cybèle attend son heure » de François Mauriac »
Anthologie de la poésie d'amour
Poèmes d'amour francophones
Il faut fermer les yeux,
Cybèle, ou que tu partes !
Tu souffres trop.
La main de
Sangaris écarte Continuer la lecture de « « Cybèle attend son heure » de François Mauriac »
Marchands de grec ! marchands de latin ! cuistres ! dogues!
Philistins ! magisters ! je vous hais, pédagogues !
Car, dans votre aplomb grave, infaillible, hébété,
Vous niez l’idéal, la grâce et la beauté !
Car vos textes, vos lois, vos règles sont fossiles !
Car, avec l’air profond, vous êtes imbéciles !
Car vous enseignez tout, et vous ignorez tout !
Car vous êtes mauvais et méchants ! — Mon sang bout
Rien qu’à songer au temps où, rêveuse bourrique,
Grand diable de seize ans, j’étais en rhétorique !
Que d’ennuis ! de fureurs ! de bêtises ! — gredins ! —
Que de froids châtiments et que de chocs soudains !
«Dimanche en retenue et cinq cents vers d’Horace !»
Je regardais le monstre aux ongles noirs de crasse,
Et je balbutiais : «Monsieur… — Pas de raisons !
Vingt fois l’ode à Panclus et l’épître aux Pisons !»
Or j’avais justement, ce jour là, — douce idée
Qui me faisait rêver d’Armide et d’Haydée, —
Un rendez-vous avec la fille du portier.
Grand Dieu ! perdre un tel jour ! le perdre tout entier !
Je devais, en parlant d’amour, extase pure !
En l’enivrant avec le ciel et la nature,
La mener, si le temps n’était pas trop mauvais,
Manger de la galette aux buttes Saint-Gervais !
Rêve heureux ! je voyais, dans ma colère bleue,
Tout cet Éden, congé, les lilas, la banlieue,
Et j’entendais, parmi le thym et le muguet,
Les vagues violons de la mère Saguet !
O douleur ! furieux, je montais à ma chambre,
Fournaise au mois de juin, et glacière en décembre ;
Et, là, je m’écriais :
Continuer la lecture de « « À Propos d’Horace » de Victor Hugo »
Nue, allongée au dos d’un grand tigre, la Reine
Regarde, avec l’Orgie immense qu’il entraîne,
Iacchos s’avancer sur le sable marin. Continuer la lecture de « « Ariane » de José-Maria de Heredia »
NARCISSE femme, amoureuse de soi,
Ton cher reflet te rend avec tendresse
Le vert regard qu’à ton miroir adresse
Ton grand désir d’être belle pour toi. Continuer la lecture de « « Narcissa » de Paul Valéry »
Près du ruisseau, sous la feuillée,
Menons la Muse émerveillée
Chanter avec le doux roseau,
Puisque la Muse est un oiseau.
Puisque la Muse est un oiseau,
Gardons que quelque damoiseau
N’apprenne ses chansons nouvelles
Pour aller les redire aux belles. Continuer la lecture de « « La muse » de Théodore de Banville »
De quel soleil, Diane, empruntes-tu tes traits,
La flamme, la clarté de ta face divine ?
Le haut Amour, grand feu du monde où il domine,
Luit sur toi, puis sur nous luire ainsi tu te fais. Continuer la lecture de « « De quel soleil, Diane, empruntes-tu tes traits » par Étienne Jodelle »
Tu sçais, o vaine Muse, o Muse solitaire
Maintenant avec moy, que ton chant qui n’a rien
De vulgaire, ne plaist non plus qu’un chant vulgaire.
Tu sçais que plus je suis prodigue de ton bien
Pour enrichir des grans l’ingrate renommée
Et plus je perds le tems, ton espoir et le mien.
Tu sçais que seulement toute chose est aymée
Qui fait d’un homme un singe, et que la vérité
Souz les pieds de l’erreur gist ores assommée. Continuer la lecture de « « A sa Muse » par Étienne Jodelle »
Avant tout, le Chaos enveloppait les mondes
Où roulaient sans mesure et l’Espace et le Temps ;
Puis Gaia, favorable à ses fils les Titans,
Leur prêta son grand sein aux mamelles fécondes.
Ils tombèrent. Le Styx les couvrit de ses ondes.
Et jamais, sous l’éther foudroyé, le Printemps
N’avait fait resplendir les soleils éclatants,
Ni l’Eté généreux mûri les moissons blondes. Continuer la lecture de « « La naissance d'Aphrodité » de José-Maria de Heredia »
J’aime ton nom d’Apollonie,
Echo grec du sacré vallon,
Qui, dans sa robuste harmonie,
Te baptise soeur d’Apollon. Continuer la lecture de « « Apollonie » de Théophile Gautier »
Je voudrais posséder pour dire tes splendeurs,
Le plain-chant triomphal des vagues sur les sables,
Ou les poumons géants des vents intarissables ;
Je voudrais dominer les lourds échos grondeurs,
Qui jettent, dans la nuit des paroles étranges,
Pour les faire crier et clamer tes louanges ;
Je voudrais que la mer tout entière chantât,
Et comme un poids le monde élevât sa marée,
Pour te dire superbe et te dresser sacrée ;
Je voudrais que ton nom dans le ciel éclatât,
Comme un feu voyageur et roulât, d’astre en astre,
Avec des bruits d’orage et des heurts de désastre. Continuer la lecture de « « Cantiques » par Émile Verhaeren »