Angle mort
il déboule dans ses pensées
désir somptueux
mémoire physique
Anthologie de la poésie d'amour
Poèmes d'amour francophones
il déboule dans ses pensées
désir somptueux
mémoire physique
Sybille Rembard
Écoulement progressif
Méandre alternatif
Usure
Hier, aujourd’hui, nos demains
Quand je ne serai plus là.
Je t’ai idolâtré
Tu m’as trahie
Lâche
Rivée sur moi-même, j’ai senti ton souffle
De plus en plus renversant
Mourir dans tes bras
Survivre
2007
Avec la mort devant
L’homme franchit l’écorce touche à la moelle afflue vers le cœur
Son œil retrouve grain ses pas rabattent les pièges
Sa main ajuste la clef
Ni les neiges ni la verdeur
Ni l’écart ni les ruses
Ne rebutent l’acharné au visage collé d’os
Bientôt
nous nous coucherons
dans ses archives sans frontières
Bientôt
nous coulerons
au fond du lit de tous
Sous la cotte fraternelle
d’eau de terre et de vent
Continuer la lecture de « « Avec la mort devant » par Andrée Chedid »I
Du fer, du feu, du sang ! C’est elle ! c’est la Guerre
Debout, le bras levé, superbe en sa colère,
Animant le combat d’un geste souverain.
Aux éclats de sa voix s’ébranlent les armées ;
Autour d’elle traçant des lignes enflammées,
Les canons ont ouvert leurs entrailles d’airain.
Partout chars, cavaliers, chevaux, masse mouvante !
En ce flux et reflux, sur cette mer vivante,
A son appel ardent l’épouvante s’abat.
Sous sa main qui frémit, en ses desseins féroces,
Pour aider et fournir aux massacres atroces
Toute matière est arme, et tout homme soldat.
Puis, quand elle a repu ses yeux et ses oreilles
De spectacles navrants, de rumeurs sans pareilles,
Quand un peuple agonise en son tombeau couché,
Pâle sous ses lauriers, l’âme d’orgueil remplie,
Devant l’œuvre achevée et la tâche accomplie,
Triomphante elle crie à la Mort: « Bien fauché ! »
Oui, bien fauché ! Vraiment la récolte est superbe ;
Pas un sillon qui n’ait des cadavres pour gerbe !
Les plus beaux, les plus forts sont les premiers frappés.
Sur son sein dévasté qui saigne et qui frissonne
L’Humanité, semblable au champ que l’on moissonne,
Contemple avec douleur tous ces épis coupés.
Hélas ! au gré du vent et sous sa douce haleine
Ils ondulaient au loin, des coteaux à la plaine,
Sur la tige encor verte attendant leur saison.
Le soleil leur versait ses rayons magnifiques ;
Riches de leur trésor, sous les cieux pacifiques,
Ils auraient pu mûrir pour une autre moisson.
Ô les cheminées
Sur les demeures de la mort si bien imaginées,
Quand le corps d’Israël monta dissous en fumée au travers de la fumée –
Comme une étoile qui devint noire
Le reçut le ramoneur
À moins que ce fût comme un rayon de soleil ? Continuer la lecture de « « Ô les cheminées » de Nelly Sachs »
Qu’il est beau l’autre monde
en ta poussière peint.
A travers le noyau incendié de la terre,
à travers son écorce de pierre
tu fus tendu,
fil des adieux dans la mesure du temps qui coule. Continuer la lecture de « « Papillon » de Nelly Sachs »
Dans cet améthyste
repose la nuit en ses âges Continuer la lecture de « « Dans cet améthyste » de Nelly Sachs »
L’étang mystérieux, suaire aux blanches moires,
Frisonne; au fond du bois la clairière apparaît ;
Les arbres sont profonds et les branches sont noires ;
Avez-vous vu Vénus à travers la forêt ?
Avez-vous vu Vénus au sommet des collines ?
Vous qui passez dans l’ombre, êtes-vous des amants ?
Les sentiers bruns sont pleins de blanches mousselines ;
L’herbe s’éveille et parle aux sépulcres dormants. Continuer la lecture de « « Crépuscule » de Victor Hugo »
Divin Ronsard, après que la douleur
M’aura couché sous une froide lame,
Et que l’Amour, sans barque ni sans rame,
M’aura fait voir le monde sans couleur,
Continuer la lecture de « « Divin Ronsard, après que la douleur » de Flaminio de Birague »
Fancioulle était un admirable bouffon, et presque un des amis du Prince. Mais pour les personnes vouées par état au comique, les choses sérieuses ont de fatales attractions, et, bien qu’il puisse paraître bizarre que les idées de patrie et de liberté s’emparent despotiquement du cerveau d’un histrion, un jour Fancioulle entra dans une conspiration formée par quelques gentilshommes mécontents.
Il existe partout des hommes de bien pour dénoncer au pouvoir ces individus d’humeur atrabilaire qui veulent déposer les princes et opérer, sans la consulter, le déménagement d’une société. Les seigneurs en question furent arrêtés, ainsi que Fancioulle, et voués à une mort certaine. Continuer la lecture de « « Une mort héroïque » de Charles Baudelaire »