Ô beaux yeux bruns
Ô beaux yeux bruns, ô regards détournés,
Ô chauds soupirs, ô larmes épandues,
Ô noires nuits vainement attendues,
Ô jours luisants vainement retournée !
Anthologie de la poésie d'amour
Poèmes d'amour francophones
Ô beaux yeux bruns, ô regards détournés,
Ô chauds soupirs, ô larmes épandues,
Ô noires nuits vainement attendues,
Ô jours luisants vainement retournée !
Au temps qu’Amour, d’hommes et Dieux vainqueur,
Faisait brûler de sa flamme mon coeur,
En embrasant de sa cruelle rage
Mon sang, mes os, mon esprit et courage,
Encore lors je n’avais la puissance
De lamenter ma peine et ma souffrance ;
Encor Phébus, ami des lauriers verts,
N’avait permis que je fisse des vers.
Mais maintenant que sa fureur divine
Remplit d’ardeur ma hardie poitrine,
Chanter me fait, non les bruyants tonnerres
De Jupiter, ou les cruelles guerres
Dont trouble Mars, quand il veut, l’Univers ;
Il m’a donné la lyre, qui les vers
Soulait chanter de l’amour Lesbienne :
Et à ce coup pleurera de la mienne. Continuer la lecture de « « Au temps qu'Amour, d'hommes et Dieux vainqueur » de Louise Labé »
Embrasse-moi, embrasse-moi encore et encore :
donne m’en un de tes plus savoureux,
Donne m’en un de tes plus amoureux :
je t’en rendrai quatre plus chauds que braise. Continuer la lecture de « « Sonnet XVIII » de Louise Labé »