Je veux te prendre, toi que je tiens haletante Contre mes seins, les yeux de noirs de consentement ; Je veux te posséder comme un amant, Je veux te prendre jusqu’au cœur !…Je veux te prendre !…
Ah ! rouler ma nudité sur ta nudité, Te fixer, te dévorer les yeux jusqu’à l’âme, Te vouloir, te vouloir !… Et n’être qu’une femme Sur le bord défendu de la félicité !…
Et m’assouvir d’une possession ingrate Qui voudrait te combler, t’atteindre, t’éventrer, Et qui n’est rien qu’un geste vain d’ongle fardé Fouillant de loin ta chair profonde et délicate !…
Lucie Delarue-Mardrus
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Kiss In (11) – 26Sep09, Paris (France) Par philippe leroyer
J’adore la langueur de ta lèvre charnelle Où persiste le pli des baisers d’autrefois. Ta démarche ensorcelle, Et ton impitoyable et perverse prunelle A pris au ciel du nord ses bleus traîtres et froids. Continuer la lecture de « « Nocturne » de Renée Vivien »
Pourquoi je suis devenue lesbienne, ô, tu le demandes ? mais quelle joueuse de flûte ne l’est pas un peu ? Je suis pauvre ; je n’ai pas de lit ; je couche chez celle qui veut de moi et je la remercie avec ce que j’ai.
Toutes petites nous dansons déjà nues ; quelles danses, tu le sais, ma chérie : les douze désirs d’Aphrodite. Nous nous regardons les unes les autres, nous comparons nos nudités, et nous les trouvons si jolies.
Pendant la longue nuit nous nous sommes échauffées pour le plaisir des spectateurs ; mais notre ardeur n’est pas feinte et nous la sentons si bien que parfois, derrière les portes, l’une de nous entraîne sa voisine qui consent.
Comment donc aimerions-nous l’homme, qui est grossier avec nous ? Il nous saisit comme des filles et nous laisse avant la joie. Toi, tu es femme, tu sais ce que je sens. Tu t’y prends comme pour toi-même.