Ses Yeux
Ses yeux où se blottit comme un rêve frileux,
Ses grands yeux ont séduit mon âme émerveillée,
D’un bleu d’ancien pastel, d’un bleu de fleur mouillée,
Ils semblent regarder de loin, ses grands yeux bleus.
Anthologie de la poésie d'amour
Poèmes d'amour francophones
Ses yeux où se blottit comme un rêve frileux,
Ses grands yeux ont séduit mon âme émerveillée,
D’un bleu d’ancien pastel, d’un bleu de fleur mouillée,
Ils semblent regarder de loin, ses grands yeux bleus.
De bonne foi, sans tromperie,
J’aime la plus belle et meilleure.
Mon coeur soupire, mes yeux pleurent,
De trop l’aimer pour mon malheur.
Mais qu’y puis-je si l’amour m’a pris,
Si la prison où il m’a mis
A pour seule clé la merci
Qu’en elle je ne trouve point ? Continuer la lecture de « « Mon Cœur soupire » de Bernart de Ventadour »
Je ne suis seulement amoureux de Marie,
Anne me tient aussi dans les liens d’Amour,
Ore l’une me plaît, ore l’autre à son tour :
Ainsi Tibulle aimait Némésis, et Délie. Continuer la lecture de « « Je ne suis seulement amoureux de Marie » de Pierre de Ronsard »
L’amour ne brûle plus, ou bien il brûle en vain ;
Son carquois est perdu, ses flèches sont froissées,
Il a ses dards rompus, leurs pointes émoussées,
Et son arc sans vertu demeure dans sa main. Continuer la lecture de « « Sonnet de Philis » d’Honoré d’Urfé »
De tout mon cœur humblement te salue,
Pour la grandeur de ta haulte value,
Royne du ciel, de la terre et la mer,
Pardonne moy se j’oze au reclamer,
Ton sainct nom mettre en ma bouche polue,
Delaissant vie estrange et dissolue,
Vueil par pensee honneste et resolue
Te bien servir, et loyaulment aymer
De tout mon cueur.
Tu fuz comme es de Dieu si bien voulue,
Que pour sa mere et fille preesleue
Dame te feit des vertus renommer ;
Telle te doy en la terre nommer,
Et telle aussi seras escripte et leue
De tout mon cœur.
Guillaume Crétin
La noire gondole se glissait le long des palais de marbre,
comme un bravo qui court à quelque aventure de nuit, un
stylet et une lanterne sous sa cape.
Un cavalier et une dame y causaient d’amour : – « Les
orangers si parfumés, et vous si indifférente ! Ah !
signora, vous êtes une statue dans un jardin !
– Ce baiser est-il d’une statue, mon Georgio ? pourquoi
boudez-vous ? – Vous m’aimez donc ? – Il n’est pas au
ciel une étoile qui ne le sache et tu ne le sais pas ?
– Quel est ce bruit ? – Rien, sans doute le clapotement
des flots qui monte et descend une marche des escaliers
de la Giudecca. Continuer la lecture de « « Le Soir sur l'eau » d'Aloysius Bertrand »
« N’avez-vous pas tenu en vos mains souveraines
La souplesse de l’eau et la force du vent ?
Le nombreux univers en vous fut plus vivant
Qu’en ses fleuves, ses flots, ses fleurs et ses fontaines. »
C’est vrai. Ma bouche a bu aux sources souterraines ;
La sève s’est mêlée à la fleur de mon sang
Et, d’un cours régulier, naturel et puissant,
Toute l’âme terrestre a coulé dans mes veines.
Aussi, riche et joyeux du fruit de ma moisson
Et du quadruple soir de mes quatre saisons,
Je te donne ma cendre, ô terre maternelle,
Pour renaître plus vif, plus vaste et plus vivant
Et vivre de nouveau la Vie universelle,
Dans la fuite de l’Eau et la force du Vent.
« Ode et Poésie »
La grand beauté de vo viaire clair
Et la douceur dont vous êtes parée
Me fait de vous si fort énamouré,
Chère dame, qu’avoir ne puis durée.
A toute heure est en vous ma pensée.
Désir m’assaut durement par rigueur.
Et si par vous ne m’est grâce donnée,
En languissant définiront mes jours. Continuer la lecture de « « La grand beauté de vo viaire clair » d'Othon de Granson »
Quand le ruisseau de la fontaine
S’éclaircit et la marjolaine
Au joyeux soleil du printemps
Et que le rossignol le chant
S’élève et module et s’affine
Sur les branches de l’aubépine,
Il faut que j’entonne le mien
Amour de la terre lointaine
Pour vous tout mon corps est dolent,
Car ne fut plus gente chrétienne.
Heureux pour qui elle est parlant
Continuer la lecture de « « La Princesse Lointaine » de Jaufré Rudel »