« Chanson d’une dame dans l’ombre »

il les a, depuis que les grandes portes se sont refermées.
il les porte comme anneau aux doigts.
Il les porte comme éclats de plaisir et de saphir :
Il était déjà mon frère à l’automne ;
Il compte déjà et les jours et les nuits.
Celui-là gagne.
Celui-là ne perd pas.
Celui-là ne s’avance pas vers la fenêtre
Celui-là nomme son nom en dernier.
Il en est un, qui a ce que j’ai dit.
Il le porte sous le bras comme un paquet.
Il le porte comme l’horloge porte sa plus mauvaise heure.
Il le porte de seuil en seuil, il ne le jette pas au loin.
Celui-là ne gagne pas.
Celui-là perd.
Celui-là s’avance vers la fenêtre
Celui-là nomme son nom en premier.
Celui-là sera décapité avec les tulipes
« Chanson d’une dame dans l’ombre » de Paul Celan: http://t.co/72wOFgNbOr La #Poésie de Paul Celan est à découvrir !
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