La terre est bleue

Elle sa bouche d’alliance
Tous les secrets tous les sourires
Et quels vêtements d’indulgence
À la croire toute nue.
Les guêpes fleurissent vert
L’aube se passe autour du cou
Un collier de fenêtres
Des ailes couvrent les feuilles
Tu as toutes les joies solaires
Tout le soleil sur la terre
Sur les chemins de ta beauté.
Paul Éluard
L’amour la poésie
La lune est bleue comme une cerise
Jamais une étoile les cieux ne trompent point
Ils rayonnent dans l’infrarouge
Le printemps viendra ultravert
Et trois sortes de fous
Aux cases tricolores
Le polyèdre à trois cents faces
Et les chaussettes transcendantes
La lune a perdu son cartable.
Les fourmis explosent à minuit
Le surplis est un cerf-volant
L’autel une barrique
Cent mille plumes aux arbres
Tu lis quand tout le monde nage
Tout le clair de lune en hiver
Sur un trottoir abandonné.